Week-end au(x)tour(s) du Grand Saint-Bernard

Des courants d'air à déplumer un gypaète

 

Première montée en douceur jusqu'à l'hospice du Grand-Saint-Bernard avec le survol d'un gypaète. Une halte pour une soupe, puis descente le long de la route du col pour rejoindre l'itinéraire en direction de la Fenêtre de Ferret. A 2600 mètres, quelques soucis professionnels de téléphone, où l'intéressée informe en haut lieu qu'elle est en « déplacement » pour 24 heures, avec en arrière-plan du bleu, du blanc, un soleil radieux, une neige sculptée de congères, des nuages lenticulaires et un fond sonore de bourrasques. Les joies du télétravail!

Passage du col pour savourer les précieux cinq virages dans la poudreuse qui nous mènent près des lacs de Fenêtre. Une pause, étonnement protégée du vent, pour remettre les peaux avant de remonter à la Fenêtre d'en Haut. Neige dure et soufflée sur l'autre versant, qui oblige à la descente, nos cuisses à chauffer sérieusement !

Comme les lieux veulent faire honneur à leur nom, Jérôme nous confie que, là-haut, quelqu'un a laissé les fenêtres ouvertes, afin que nous profitions pleinement des courants d'air et du froid vivifiant ! L'honneur est sauf, nos doigts et nos joues un peu moins.

Dernière remontée pour retourner à l'hospice, et le lac étant gelé, on le traverse sans hésiter, ou plutôt, une fois au milieu, en évitant d'y penser…

L'hospice s'anime, entre prières, repas et annonces du Père Raphäel. Les règles de vie en communauté sont claires. La cloche du déjeuner sonnera à 8h. D'ici là, lit en bois (non prévu pour les personnes de plus d'1m90) et couette nordique nous attendent pour une nuit où seul le bruit du vent raisonne dans les couloirs (et un réveil à 5h du matin oublié de la veille!)

La musique classique attend l'aube pour nous faire sortir du lit. La cloche promise sonne à point. Un peu de négociation de voisinage pour la tresse et le beurre. Mais le mot d'ordre est le partage.

Dans la cohue matinale du départ, je découvre, ravie, l'efficacité de mettre du papier journal dans les chaussons durant la nuit. Pieds au sec pour démarrer, un luxe à apprécier !

Le vent a encore forci et oblige à changer les plans du jour. La petite montée dans la combe de Barasson pour immortaliser un sourire au col ouest, nous permet même de profiter d'une terrasse au soleil sur le chemin du retour, avant de rentrer sans aucun bouchon routier du dimanche. Timing parfait! Comme l'a été toute l'organisation magnifique du week-end, grâce à nos chef-fe-s de course, pèlerins des sommets, Jérôme et Christelle, que je remercie chaleureusement.

Iris