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Crète I - du bleu de la mer aux montagnes blanches

La Crète au mois de mai 2022 pour 10 heureux clubistes

Réalisation d'un rêve, une randonnée crétoise dont André et Marianne, nos guides neuchâtelois établis en Grèce, et connus de plusieurs d'entre nous, avaient déjà parlé il y a plusieurs années. Le Covid a reporté le projet qui s'est enfin réalisé.

Nous avons été éblouis, la Crète nous a envoûtés.

Tout d'abord nous avons découvert La Canée, ou Chania, ville accueillante autrefois entourée de remparts, avec son port vénitien, son phare du XVe siècle, l'architecture de ses bâtiments influencée par les périodes vénitiennes puis turques. Nous avons logé dans un confortable petit hôtel « le Lucia » à deux pas du port et de ses terrasses propices au premier verre d'ouzo et à un dernier de raki.

Le 2ème jour, mardi en début d'après-midi, après avoir flâné dans les ruelles de la vieille ville, découvert sa synagogue et ses églises, dont l'une dotée d'un clocher et d'un minaret, après une balade vers le phare, nous avons partagé un repas de « mezze » sur la place 1821. Puis nous avons traversé l'île du nord au sud dans un confortable minibus qui nous a déposés à Anopolis, où nous nous sommes installés pour 3 nuits. Avant le copieux repas, montée à la chapelle Agia Katerina pour admirer à perte de vue la mer de Lybie.

Le 3ème jour, mercredi, nous partons à pied de l'auberge pour la descente des Gorges d'Aradena, sauvages, fleuries de lauriers roses, d'ébéniers de Crète dont les fleurs ressemblent à de grosses esparcettes, et de nombreux petits dragons (arum du dragon). Des oiseaux, des chèvres parfois haut perchées sur les rochers nous accompagnent. Hélas nous retrouvons au fond du canyon de nombreuses dépouilles de celles qui n'avaient pas le sabot assez sûr. Au bas de la gorge, nous débouchons sur la plage de Marmara et osons notre premier bain revivifiant. Pique-nique, puis boisson à la plage de Lycos avant de remonter en plein soleil le chemin qui nous ramène à Anopolis par une boucle de 15,23 km pour un dénivelé +/- de 980 m.

Le 4ème jour, jeudi, nous partons d'Anopolis vers le sud-ouest, vers Lavaniana, traversons les gorges d'Aradena, remontons une combe jonchée d'arbres morts accompagnés de chevrettes appelant désespérément leurs mères, cherchons et trouvons une falaise avec point de vue sur la mer, rejoignons un plateau qui nous mène jusqu'à Agios Ioannis et rentrons en voiture à Anopolis (14 km).

Le 5ème jour, vendredi, installés sur le pont de deux pick-up, nous partons en direction des montagnes blanches, dominées par le Pachnes. Mais la neige a été exceptionnellement abondante cet hiver et la route est encore enneigée à moins de 1700 m. Malgré la superposition de toutes nos couches et avec des chaussettes en guise de gants, nous sommes saisis par le froid et les violentes bourrasques de vent. Nous décidons de redescendre au village à pied par la piste et quelques tronçons de sentiers. En chemin, avec toujours la mer en toile de fond, nous admirons des arbres réduits en bonsaïs par le broutage des chèvres et des massifs de pivoines sauvages (15.68 km et 1100 m de dénivelé négatif). En fin de journée, nos aubergistes nous conduisent en voiture à Agios Ioannis où nous passons la nuit.

Le 6ème jour, samedi, nous quittons Agios Ioannis sans manquer de saluer en passant un très vieil olivier. Le chemin nous mène au bord d'une falaise. De là un sentier bien raide nous conduit jusqu'à la mer. Baignade rafraichissante à Agios Pablos où le sable est brûlant. Nous nous désaltérons au petit bar de la plage et continuons jusqu'à Agia Roumeli où nous nous installons pour 2 nuits à l'hôtel Pachnes (14,36 km et une belle descente de 900 m).

Le 7ème jour, dimanche, pour éviter le flot des touristes, nous faisons un aller et retour plutôt matinal dans les Gorges de Samaria. Elles sont décrites comme étant les plus profondes d'Europe et par endroit très étroites (pas plus de 2,5 m de largeur à l'endroit appelé « porte de fer ». Ce printemps, l'eau coule à flot et nous la traversons à 33 reprises, tantôt par des ponts plus ou moins rudimentaires, tantôt par des gués (20 km). Nous nous accordons un bel après-midi à la plage.

Le 8ème jour, lundi, nous quittons Agia Roumeli sur un petit bateau et par une mer plutôt agitée, ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Nous débarquons sur une crique rocheuse à côté  du cap de Tripiti et montons sous le soleil jusqu'à un col où Philippe s'offre un supplément jusqu'à une chapelle située au sommet et contenant une cache GPS.  A flanc de coteau le long de la mer, nous rejoignons Sougia (12 km).

Le 9ème jour, mardi, nous quittons Sougia, remontons dans les garrigues pour redescendre sur Lissos, port antique à proximité duquel se trouvent les ruines d'un stade, d'un amphithéâtre et de bains romains, ainsi qu'une  chapelle et des mosaïques, de même qu'une source d'eau fraîche. Arrêt pique-nique un peu plus loin et baignade dans une crique rocheuse avant de rejoindre Paleochora, C'est un joli village animé, avec de nombreuses terrasses et boutiques où nous mangeons dans un restaurant typique. Nous avons accompli nos derniers 15,57 km.

Le 10ème jour, les traversiers qui nous ramènent à Sfakia nous permettent de redécouvrir du regard les paysages parcourus à pied durant les sept derniers jours. Un dernier repas au bord de la mer de Lybie puis retour en minibus à La Canée où nous retrouvons « notre » hôtel et l'animation de la ville.

Et c'est ainsi que le jeudi, par un vol direct sur Zurich avec Edelweiss, se termine cette randonnée de rêve.

Nous rentrons avec un souvenir lumineux de la Crète, île dont nous avons découvert les contrastes entre montagnes encore enneigées et la mer de Lybie, si belle et si limpide, et qui malheureusement connaît les épisodes dramatiques des migrations modernes.

Nous avons savouré les nombreux, délicieux et copieux plats typiques servis avec sourires et générosité.

Nous avons apprécié les jus d'orange fraichement pressés et le petit vin blanc servi à volonté.

Entre garrigues, gorges et plateaux cultivés, nous avons pu observer que la Crète est un pays aride et luxuriant, ombragé et lumineux, sévère et riant, fait d'extrêmes en tous genres.

Nous ne saurions terminer ce récit sans adresser un IMMENSE MERCI à André et Marianne, nos guides si compétents, si à l'aise que partout où ils passent, ils laissent des traces d'amitié. Merci aussi à Philippe qui a assuré la coordination de ce voyage.

Mary-Jeanne et Monique