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Rosenhorn (3688m)

Deux jours en montagne : entre la joie du Mittler Tierberg et la sagesse face au brouillard

Notre projet initial de gravir le majestueux Rosenhorn ayant été contrarié par une météo incertaine, nous nous sommes rapidement tournés vers un plan B tout aussi séduisant : le Steingleitscher. L'approche à skis fut agréable, glissant sur une neige portant déjà quelques traces de passage, jusqu'à ce qu'une section plus abrupte se dresse devant nous. Là, les skis ont cédé leur place aux crampons, nos pas devenant plus lents mais plus assurés sur la pente raide. Une fois cette difficulté négociée avec prudence, le plaisir de rechausser les skis fut immédiat, nous lançant à l'assaut du Mittler Tierberg. Le ciel, d'abord hésitant, s'est finalement dégagé, baignant le paysage d'une lumière magnifique. La montée s'est déroulée dans une ambiance conviviale, chaque pas nous rapprochant de notre objectif. La récompense au sommet fut à la hauteur de nos efforts : un panorama grandiose s'offrait à nos yeux. La descente du Mittler Tierberg fut parsemée de quelques surprises dues au travail du vent sur la neige, nous demandant une légère adaptation de notre technique, mais nos chefs, connaisseurs du terrain, avaient su choisir les meilleures lignes pour un plaisir maximal. La journée s'est achevée dans la chaleureuse atmosphère de la Tierberglihütte, où un repas savoureux et des échanges animés ont scellé cette belle réussite.

Le lendemain, l'appel des cimes du Sustenhorn et du Gwächtenhorn était toujours présent, malgré un épais brouillard enveloppant la montagne dès notre réveil. Animés par l'espoir d'une éclaircie, nous avons quitté la cabane à pied avant de chausser les skis au pied du glacier. L'ascension a débuté dans une ambiance ouatée, la visibilité réduite ajoutant une dimension mystérieuse à notre progression. Cependant, nos espoirs se sont rapidement dissipés avec la persistance et même l'intensification du brouillard, rendant toute progression sur le glacier potentiellement dangereuse. La décision de faire demi-tour fut prise à regret, la sécurité primant sur notre désir d'atteindre les sommets. La descente sur le glacier nous a ramenés à la pente délicate franchie la veille, que la nuit et le changement de conditions avaient rendue encore plus exigeante. C'est avec une concentration accrue que nous avons négocié ce passage. Le retour vers notre point de départ s'est ensuite déroulé sans incident.

Ces deux jours en montagne ont été une véritable illustration de la nature versatile de cet environnement. Nous avons goûté à la satisfaction d'un plan B réussi et appris l'importance cruciale de la sagesse et de la prudence face aux caprices de la météo. Une expérience enrichissante, où l'aventure se niche parfois autant dans l'atteinte d'un sommet que dans la décision responsable de renoncer.