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Wildhorn, pilier NE (Germannrippe)

Récit d'une journée avec trois pucelles

...les montagnes, bien sûr.
Départ à 6h30 à Marin. Nous arrivons vers 8h au parking du Gros Mont. Après vérification de l'équipement et répartition des charges, nous commençons la montée direction la dent de Savigny, point de passage obligé avant d'arriver au départ de la première Pucelle.
Petite pause et préparation des cordées. Au final, nous serons 4 cordées de 2 personnes, avec montée en corde tendue. La première montée ne posera de problème à personne. Quelques spits par-ci par-là, mais d'une manière générale, l'assurage se fait plutôt sur sangle et sûr coinceur. Passage de la première arête facile. 

Jusque là le rocher tient impeccable. Petit rappel de 12m selon le topo et tout le monde se retrouve en bas du rappel avant d'attaquer la suite.
La deuxième montée se corse un peu. Aucun spits, peu d'endroits pour poser des friends et aucun pour mettre des sangles. Heureusement que les mottes d'herbe tiennent bien... si on y fait confiance. Nous trouverons finalement un vieux piton rouillé qui ne nous rassure pas trop. Surtout que les pas suivant sont du 5ab et que nous sommes en grosse chaussures... Au final ça passe avec un peu de douleur, mais l'un d'entre nous fera un petite chute sur le piton. Comme quoi, même rouillé, les équipements d'assurage de nos ancêtres tiennent encore le coup. Par contre ça commence à bien dérocher et le chef de course se prend une pierre sur le casque. Je n'ai pas vu la pierre en question, mais 8 heures plus tard, au moment d'évoquer cette histoire, certains me décriront un petit cailloux, d'autres un bloc de granit d'une tonne. Je retiendrai que le caillou était d'une taille suffisante pour faire un joli trou dans le casque. Je comprends finalement l'utilité de se recouvrir le crâne de sagex.
Quelques écorchure, un peu de sang sur le rocher et un casque massacré plus tard, nous finissons tous par passer l'épaule (littéralement) et arrivons sur une deuxième arrête, plate est assez ludique, avant de redescendre gentiment pour trouver un relai et équiper un rappel qui nous descendra au col entre les 2 premières pucelles. Le topo indique 25m de rappel, mais 35m aurait été plus judicieux (même si la désescalade des 10 dernières mètres est possible). Le chef de course lie donc deux cordes et les 6 derniers aventuriers descendent directement au col.
A partir de là, l'heure étant déjà avancée (13h30 environ), le chef de course décide d'arrêter là et de prendre la ligne de rappel d'échappatoire, comme indiquée dans le topo. Surtout que la suite s'annonce périlleuse: même si le topo indique 3c, je n'y crois pas. L'équipement est inexistant et l'arrête semble carrément difficile. A faire avec chaussons, une autre fois...

Reste à savoir comment descendre de là. Le topo indique une ligne de 'plusieurs rappels de 45m'. Ok, super, mais ou se trouve le relai ? Aucun en vue. On ne trouve qu'un spit (neuf, j'avoue) avec un anneau de secours. Bon... on met un double assurage sur sangle et le premier descend de 50m... pour nous indiquer qu'il ne trouve pas de deuxième relai, 45m plus bas. Oups. oups oups oups.

Rapidement nous décidons de sacrifier une corde et de tirer un long rappel de 100m sur 3 cordes (simple brin attaché en haut de 50m, suivi de 2 cordes de 50m que l'on pourra tirer plus tard). Mais il s'avère que nous avons avec nous un matériel d'échappatoire nous permettant de récupérer la corde après le rappel. Malheureusement, personne ne l'a jamais utilisé et personne n'y fait vraiment confiance. La solution ? 7 personnes sont descendues dessus avec double assurage derrière. La personne en haut vérifie que le device est stable et ne bouge pas trop, même sur 100m de rappel. Après le passage du 7ème, nous essayons de voir si la corde est récupérable. Oui ! Cela semble marcher ! Le dernier défait donc le double assurage et fait les 100m de rappel sur le matériel de secours. Arrivée en bas, il tire la corde à grands coup et magie, après une vingtaines de coups, les trois cordes et le matériel de secours descend ! Tout le monde est content et un peu surpris que cela ait fonctionné... La suite sera plus facile. Un rappel de 50m sur un arbre et nous sommes en bas.

L'heure se fait tard (17h environ) et nous entamons dans la marche de retour. Arrivée à la voiture au crépuscule, sans problème notoire. Nous finirons autour d'une bière dans un café de Broc pour nous dire au revoir et à la prochaine aventure...

Leçon du jour: si vous faîtes une sortie avec Patrick, prenez la frontale...