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La patta depuis la Valsainte

C'est en voiture que nous partons durant les merveilleuses journées chaudes de septembre humer l'air embaumé de la région de Gruyère ; Besoin de s'imprégner des derniers parfums délicats de la flore endémique, que l'on retrouvera avec ravissement dans les fromages d'alpages, ou nécessité de voir des espaces « beau vert » ? Certainement un peu des deux. Pour moi c'est une reprise des randonnées avec le mors aux dents après de longs mois de repos forcé. Le terrain est approprié, peu de dénivelé (autour de 700m) et 14.8km de marche, de quoi se défouler avec douceur en prenant le temps d'admirer ce paysage préalpin assimilable à une succession de vagues émeraude.

Depuis la Chartreuse de la Valsainte installée dès le XIIIè siècle dans le Val de tous les saints nous commençons à monter progressivement vers la Patta (1616m) qui sera le point culminant de notre tour. Dédaignant la Pinte des Mossettes (restaurant gastronomique du Guide Michelin et du Gault & Millau) que nous croisons sur le chemin, nous opterons pour un pique-nique dans l'espace naturel du parc régional de la gruyère Pays d'En-haut. Mais avant cette perspective, le goudron laisse place à un sentier d'alpage qui nous mène au restaurant de l'Auta Chia où nous prenons une boisson et quelques amandes en barres délicieusement concoctées par Mary-Jeanne. Un rapide coup d'œil dans le panier d'un randonneur nous laisse deviner que l'endroit regorge de magnifiques bolets. Nous suivons la ligne de crête qui par moments traverse des espaces boisés frais au sol souple pour atteindre notre sommet si reconnaissable à son arbre solitaire. Nous rejoignons la Magnena, puis la Balisaz en tentant avec succès de percevoir un bout du lac noir. Nous passons devant Grattavache, lieu de notre casse-croûte, puis nos pas nous conduisent à la mignonne petite chapelle du pré des Esserts au toit recouvert de tavillons et qui ressort si nettement dans le paysage. Une pause s'impose dans ce lieu si propice à la rêverie. Le retour à la Valsainte se fait par le reposoir puis par un joli pont de bois qui enjambe un cours d'eau alimentant le Javro.

Les visages rayonnants des cinq randonneuses confirment une journée réussie et sereine entre sonnailles des troupeaux et cloches de la chartreuse.

Nathalie Veber