Dent de Broc en boucle

Immanquablement, dès que j'approche de Gruyère, mon regard est happé par une montagne en forme d'Halfpipe que j'imagine rider à ski. Cette rampe brute est bordée à gauche par la dent de Broc, à droite par celle de Chamois. Aujourd'hui je vais enfin en connaître la pente et je m'en réjouis.

Mais il est trop tôt pour sortir les skis ; c'est à pied que Claudine mène cette randonnée secondée par l'expérimenté Albertino. Précaution oblige, car la course est un T3 avec petit passage en T4! Promis Claudine, nous ne ferons pas de figures acrobatiques !

Nous laissons les voitures à la chapelle des Marches et nous dirigeons vers ledit Pont qui branle pour commencer nos 1200m de dénivelé en foulant les feuilles roussies fraîchement tombées. Le chemin forestier est raide puis serpente progressivement à découvert dans la combe. Les animaux sauvages se font discrets car les chasseurs, eux, sont bien là… Nous apercevons la croix sommitale de la dent de Broc que nous atteindrons pour le pique-nique. Nous passons d'abord au col des Combes puis nous engageons sur le tracé bleu-blanc pour une varappe facile apéritive sous l'œil vigilant de notre cheffe de course. Après quelques pas sur la crête nous touchons au but (1828m) sans casse ni stress. Le lieu doit être réputé car nous y croisons d'autres membres de la section neuchâteloise. La vue et le temps sont splendides, les collègues magnifiques. On devine d'un côté les Gastlosen, les dents de Ruth et Savigny, de l'autre le Moléson et la Vudalla, et entre ces sommets Brenleire et Folliéran.

Le pique-nique peut s'étirer, on ne se lasse pas.

La désescalade des premiers mètres cède la place à une descente raide le long de la roche pour trouver l'encoche à 1634m qui nous ouvre le chemin vers les grosses Ciernes, les Plains et Broc. Les pierres roulent sous nos pieds les cuisses travaillent sec pour maîtriser notre vitesse. C'est un très bon exercice de préparation à la saison hivernale. Nous contournons un dôme en béton blanchi qui dans le contexte nous évoque une mini-colline enneigée. Personne ne part en freestyle, nous restons bien sur le sentier et respectons mère Nature.

La journée finissant, les couleurs d'automne s'associent à la brume environnante et nous offrent en guise d'adieu des perspectives d'une beauté surnaturelle sur le château de Gruyère. A l'arrivée nous partageons le verre de l'amitié dans un cadre divin… Serait-ce parce qu'une chapelle et des sœurs y sont installées ?

Un grand merci à Claudine pour l'organisation de cette course et à Albertino pour son soutien. Toutes les Dames en redemandent.

 

Nathalie Veber