Onnens-Vaumarcus et sylviculture

Vaumarcus-Onnens

Mercredi 30 novembre : c'est un jour maussade, mais non pluvieux, éclairé tout de même par les dernières feuilles jaunes ou ocres encore agrippées aux arbres de la forêt. Nous avons marché de Vaumarcus à Onnens en passant par les gorges de la Vaux dont les berges raides sont couvertes de magnifiques langues-de-cerf et avons rejoint ainsi, sur les hauteurs, Martial de Montmollin, ingénieur forestier, qui nous a accueilli avec un généreux café-croissant et nous a présenté la station expérimentale qui se situe dans son arrondissement.

Au vu du dérèglement climatique, de l'augmentation de la température subséquente, plus importante en Suisse que la moyenne mondiale (une prévision d'une augmentation de 1° au niveau mondial, se traduit par une augmentation de 2° en Suisse), un certain nombre de questions se posent : quel est l'avenir de nos essences forestières ? Par quelles essences exotiques peut-on ou doit-on les remplacer ? Les arbres sont essentiels non seulement pour agrémenter nos promenades en forêt et favoriser la biodiversité, mais aussi pour la possibilité de leur exploitation- sait-on par exemple que l'utilisation du béton dans la construction nécessite des coffrages en bois en quantité comparable à celle du béton ? En réalité la grande difficulté consiste à planifier la plantation d'essences qui, d'une part doivent pouvoir s'adapter au climat actuel et qui, d'autre part, doivent pouvoir résister, se développer et constituer nos forêts jusque dans les 100-200 prochaines années.

Les expériences menées sur les plantations au sud de Mutruz incluent des essences telles que le Hêtre d'Orient (originaire des rives sud de la Mer Noire), le Tilleul argenté (originaire de l'Europe du Sud-Ouest), la Pruche de l'Ouest et le Thuja géant (tous deux originaires de la côte ouest des USA et du Canada), le Sapin de Turquie (originaire d'Anatolie du nord et proche du sapin de Nordmann - celui qui égaie nos Noëls !), et finalement le Cèdre du Liban (originaire d'Anatolie du sud). Certaines essences se sont très bien adaptées, notamment la pruche et le thuja. Les arbres vivant en symbiose avec des champignons, le sapin de Turquie a eu de la peine à démarrer entre autre car il n'aurait pas trouvé dans notre sol les espèces de champignons qui lui conviennent. Le cèdre a mal vécu la transplantation à racines nues, il a été replanté en container; il présente aussi un problème de dessèchement du bourgeon terminal. Toute la surface expérimentale est clôturée pour éviter l'abroutissement par les chevreuils dont le nombre sera peut-être un jour régulé par les meutes de loups…

La marche s'est poursuivie dans les bois jusqu'à Mutrux, puis par le contournement des Bioles en passant par de charmants sentiers tel celui de l'Epinette…Une journée magnifique, extraordinairement riche grâce à la présentation de Martial de Montmollin que nous remercions très, très chaleureusement !

Et surtout un très grand merci aux initiatrices et organisatrices, Danièle et Doris.

 

                                                                       Denise