'Réveil des sens' - Rd de nuit de Ne à Bienne

En montant de la Gare de Neuchâtel à Chaumont, dans la forêt humide,
nous entendions les boum-boums de Festi'Neuch, la musique et plus tard
les feux d'artifices. Arrivés en haut, nous avons fait une longue pause à
la fontaine devant la station d'arrivée du funiculaire.

Sur la courte portion de route sur l'asphalte, on a essayé de marcher
sans la lumière des lampes frontales. Ça marche plutôt bien après une
période d'accommodation même sans pleine lune, mais une fois que nous
sommes entrés en forêt, le chemin non-goudronné n'est plus du tout
visible. Nous avons marché à travers la forêt, des prairies, des pâturages et 
aux côtés de fermes endormies.

La terre était plutôt sèche malgré la pluie de l'après-midi, mais la
végétation des prairies était très humide. En peu de temps, mes
chaussures aussi. Tant pis! Dans la lumière des lampes frontales
certaines feuilles couvertes par la rosée sont réfléchissantes, comme
argentées. C'est la première fois que je voyais ça. Féérique... Le ciel
étoilé aussi. Nous avons fait plusieurs pauses pour essayer de percevoir
une, deux, trois étoiles filantes, et on a réussi! (C'est normal pour
mi-août, l'apogée des Perséides.)

Les yeux des vaches, chats et renards sont réfléchissants aussi, dans
des couleurs différentes. Nous en avons vu quelques-uns. En montant, on
voit de plus en plus les lumières de différentes villes et villages.

Arrivés à l'Hôtel au Chasseral, on se repose et on mange en attendant le
lever du soleil.

C'est ici, à côté de l'hôtel encore endormi que je sens un coup de
barre. Contagieux? Ça passe une fois que nous recommençons à bouger - le
soleil va commencer à sortir, et nous nous dépêchons d'arriver le plus
haut possible, donc juste à côté du relais. Des autres personnes
matinales (à pied ou en vélo!) sont déjà en train de mitrailler
l'horizon un peu nuageux. Nous aussi.

Un nouveau jour commence officiellement, et il s'annonce chaud. On
commence la douce descente en direction Bienne. Pâturages, vaches, des
autres marcheurs, pause pour manger encore quelques choses tiré du sac,
petite pause pour manger quelques framboises trop proches du chemin pour
les laisser là.

Plus bas, on arrive sur les routes goudronnées du Plateau de Diesse. On
fait une pause-café/thé à la Métairie-de-Prêles, à côté des vaches
irlandaises. Les bisons étaient un peu plus haut.

On doit repartir. Au nord, le ciel commence à se couvrir, des tonnerres
menaçants, mais finalement tombent seulement quelques gouttes. On fait
encore quelques petits arrêts pour savourer des framboises et mûres. La
dernière montée en direction d'End der Welt. Drôle de nom... Là, c'est le
Centre national de sport de Macolin. On mange de nouveau, et on commence
la dernière descente, direction Bienne. Oui, on s'arrête encore quelques
fois pour des mûres trop tentantes.

La vraie pluie nous attrape en ville de Bienne, juste avant d'arriver à
la gare.

Chiffres GPS: 42.36 km en 9h31min de marche (avec les pauses 15h40 min),
dénivelé +1548 m/-1665 m, etc.

Conclusions: J'en ai déjà fait des sorties de nuit dans la neige, au
claire de lune (super sympas), mais maintenant j'ai fait un marathon!
Sans forcer et sans problèmes.
 

Tudor Pordea