Gross Furkahorn 3169m + Gross Bielenhorn 3210m

Indiana Jones (ou Ischer Carlos)

Et le Royaume de la cotation de cristal

Jour 1 :

Par un temps radieux, une fière équipe de quatre aventuriers se rend au Royaume de la cotation de cristal : La Furka !

Carlos, dit « El Pistogopro », mène la danse aux côtés de son plan grand compagnon, le dénommé Vincent, dit « l'araignée ». Qui dit aventure, dit sherpas ! Deborah, dit « paillette », et Renaud, « Waterboy » seront les braves colistiers de cette assemblée maintenant fin prête à aller se confronter aux géants de granite (qui revenait tout juste de l'euro de football parait-il) de ce col aux confins des portes de la Romandie.

C'est donc avec fière allure qu'ils attaquèrent la somptueuse Schildkrötengrat du chli bielenhorn. Cette première prise de contact avec le rocher local fut une belle réussite. La progression fut logique, fluide, et somme toute engageante dans certain pas.

Le gouter revigorant de 16h laissa place à une petite partie de varappe dalleuse à proximité de la cabane. Certains grimpèrent, d'autres iront à la pêche aux cristaux (et qu'elle fut bonne, cette pêche !)

Ces jeunes gens étaient loin d'imaginer que la suite des hostilités se traduirait par l'ajout d'une cotation A0 à presque tous les sommets entrepris.

Jour 2 :

Après une excellente nuit à la forte sympathique Siedelenhutte, la Hanibalturm allait subir l'assaut de ces insatiables aventuriers ! Conquest of Paradise pour certains, Hanimoon pour d'autres, mais une certitude ! Les cotations ici, ne sont pas là pour rigoler !

Cependant, le sublime rocher teinté de magnifiques veines de cristaux fut un excellent terrain de jeu ; mettant à rude épreuve les talents de grimpeur de certains, et jetant aux oubliettes l'égo d'autres qui pensaient être des grimpeurs de 6. Le sommet étant desservit par un arrêt de car postal, les braves conquérants décidèrent d'attendre ce dernier autour d'un fabuleux repas constitué de barres de chocolat fondue, de saucissons d'Aldi, de pain sec, et de thé chaud de marche refroidit.

La journée ne faisant que commencer, les quatre apôtres se dirigèrent ensuite vers le Klein Kamel (somptueuse tour granitique qui, dans l'imaginaire germain, ressemble à un chameau). Cotations ? 5A, 5A, 3B, 6A+…. Renaud, plein d'entrain, se prépare à monter en tête à la suite de la cordée Vincent-Deborah. Laissant la gourde de thé chaud de marche refroidit à Carlos, il observa attentivement Vincent entamer la longueur de 5A. Deborah, dans un élan d'encouragement, lui dit : « Vincent est un bon grimpeur, s'il galère comme ça, c'est que ça doit être costaud ». Renaud repris la gourde de thé chaud refroidit, laissa les friends, coinceurs, sangles à Carlos, mis le reverso à son pontet, et obtint le surnom de…. Waterboy.

Seule une équipe arriva au sommet, mais les deux cordées arrivèrent à l'apéro. L'essentiel était donc assuré.

Jour 3 :

Après une tumultueuse nuit (ronflements de type moteur V8 à combustion interne comportant huit cylindres disposés en deux rangées de quatre de l'un des participant) à la forte sympathique Siedelenhutte, nos compères décidèrent cette fois de s'attaquer au gras du sujet :

Le Gross Bielenhorn !

Approche très alpine, première longueur en 4b qui fit encore très mal au moral du Waterboy qui décida de devenir cristallier et bissiste (=alpiniste spécialisé dans la randonnée pédestre le long des bisses). Décidemment, à la Furka, ça grimpe fort !

Sublime progression dans un granite irréprochable, les longueurs s'enchainant ; Deborah réussissant à offrir deux ascensions en second de cordée à Carlos. Ils n'iront pas au sommet, le couloirs de retour aux rappels étant enneigé et très expo. On ne le dira pas assez, l'essentiel est d'assurer la présence à l'apéro ! Nos acteurs ont compris ceci et firent preuve de mesure, décidant donc d'attaquer directement les rappels via une technique de piste du même nom.

Fin de l'aventure pour nos 3 alpiniste et 1 bissiste dans la joie, la bonne humeur mais surtout avec la satisfaction d'avoir profité de cette sublime région et fenêtre météo, dans une ambiance alpine impressionnante, mais surtout dans une camaraderie et un partage exemplaire, qui donne tout son sens à l'aspect humain de la montagne.

Merci à Carlos et Vincent pour l'organisation, leur patience et surtout leur bonne humeur, et merci à Deborah pour la joie de vivre que tu transmets à tes compagnons. Nous avons eu de la chance de t'avoir à nos côtés.

Vive l'amitié, la vie, et la montagne !

- Renaud Jaillet