Un 4000 au pied du Mont-Blanc

Un 4000 au pied du Mont-Blanc.

Tout le monde ayant bien réussi à se lever samedi 20 juillet dernier, nous nous sommes retrouvés au relais du Grand-St.-Bernard. Chacun a, semble-t-il, une acceptation différente pour les tartes aux fruits. Moral et météo au beau fixe. Deux petits cols plus loin, on prend le téléphérique pour l'Aiguille du Midi. C'est quand même impressionnant la vitesse à laquelle on passe de 1000 à 3800 mètres d'altitude. Passé le portillon de départ, on s'équipe avec les crampons et on enlève les gommes du pickel (dit aussi picrou). Piolet, pioche et autre peutsche, c'est autre chose dans notre canton….

On est directement dans le bain avec une arête descendante assez étroite et pas piquée des vers. Après cette mise en bouche, on se déplace sur le glacier en direction de la cabane des Cosmiques. Stop - picnic sous un soleil radieux. Super vue sur le gros Rognon, la dent du Géant et les Grandes-Jorasses. Mais aussi le Dôme du Goûter, et on les devine plus qu'autre chose, les Mont Blanc. J'y reviendrai plus loin.

On utilise l'après-midi intelligemment pour revoir les encordements et les nœuds. Baptiste et Simon nous drillent au maniement du prussik et de la boîte aux lettres. Ça fait du bien de revoir ça et de se rendre compte de la réalité quand on reste 10 minutes assis sur son picrou pour un ancrage provisoire. À force de lessives, les fonds de culottes ne sont plus trop étanches…

On monte aux Cosmiques où une équipe jeune et dynamique nous accueille. Nos excellents GO's nous font un topo :

lever à 1:00 pour la grande traversée. Ce n'est honnêtement pas pour nous. lever à 3:00 pour le Mont (Blanc) Maudit. C'est le plan A lever à 3:00 pour le Mont Blanc du Tacul. C'est le plan B

Après un excellent repas, soupe, cuisse de poulet, couscous et ratatouille concocté par les petits jeunes des Cosmiques, tout le monde au lit.

Les voiles nuageux de l'après-midi étant devenus un peu plus épais et foncés, on a pris le p'tit déj dans une ambiance disco avec l'orchestre Wind & Fire. Et aussi une belle roille. On voyait des cordées au pied ou au-dessus de la grosse rimaye. Un peu angoissant quand même. On se presse de retrouver le dessous de la couverture et finir le concert de ronflement interrompu.

Nous quittons les Cosmiques vers les 7:00 avec le Mont Blanc du Tacul en point de mire. Le ciel ayant retrouvé des couleurs, on était plutôt ambiance Rising Sun… Mais alors avec un de ces vents. Brrrrrr.

Les coulées de glace et leur bruit caractéristique observé la veille, le vent et la marche sous les énormes séracs ont marqué les esprits. On arrive au pied de la rimaye numéro 1 où une échelle de corde nous tend les bras. Las, après avoir repris son souffle - on est quand même 3800m - et un conciliabule, il est décidé de rebrousser chemin.

C'était sans compter la souplesse d'esprit de Baptiste et Simon qui nous ont alors immédiatement dégoté un plan C !

Une magnifique rimaye plus au sud nous a offert un terrain de jeu pour le reste de la matinée. Nous avons donc bien passé une RIMAYE. On peut aussi dire rimaille ou encore rimaie. Merci wiki.

Retour vers l'aiguille du Midi. Après avoir négocié élégamment l'arête du téléphérique, la terrasse panoramique porte vraiment bien son nom. On pourrait rester des heures à contempler notre croissant alpin.

Vite on se faufile entre des cohortes de japonais et de tchadors pendant qu'il n'y a pas trop d'attente pour redescendre sur Cham. Toujours selon les conseils avisés de Baptiste et Simon, on dégote la « Potinière » sur le pode de Cham. Service continu au pays des gilets jaunes, tartiflette et compagnie, que du bonheur !

Mais aussi tous ensemble, pas de blessés et plein de bonne humeur. Savoir renoncer est pure sagesse.

Un immense MERCI à nos deux accompagnateurs tellement au taquet sans jamais se prendre la tête et à l'écoute de leurs « clients » en toutes circonstances… Un vrai cadeau, ce week-end avec eux !!

D'ailleurs… on a déjà pris rendez-vous pour une course en 2020 avec eux !!

Lignières, juillet 2019. jibé