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Sortie VTT sportive

Mauborget – sous le Crosat – Les Serrolliet – tour du Mt Aubert – Les Serrolliet – La Ronde Noire – A la Vaux – La Vaux – Les Cernets dessus – La Grandsonne dessus – Le Chasseron – Les Crosats – Les Cluds – La Calame – Mauborget
35 km, +/- 1100 m
3 participants
beau temps

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Escalade en Ecosse

Semaine culturelle, gastronomique et multisport en Ecosse



Emmenés, guidés, chouchoutés, dorlotés par notre GO local John, une joyeuse équipe composée de Joëlle, Olivier et Lucie, s’envole un lundi de septembre pour le pays du soleil : l’Ecosse !

Arrivés à Glasgow, ô surprise ! Il pleut…

Sans se laisser abattre, la vaillante troupe s'élance à l’assaut du supermarché et passe avec beaucoup de difficulté l’épreuve complexe de la caisse automatique. Notre guide a bien failli perdre son flegme britannique lors de la phase apéritive de notre escapade. 

Munis de tonnes de victuailles et de boissons lui permettant de tenir un siège, « la jolie colonie de vacances» partit à l’abordage de Lagangarbh Hut sous une pluie battante, comme il se doit.

Commence alors la partie gastronomique de l’expédition : concours international de petits plats mitonnés avec amour, histoire d’arroser nos papilles (au moins!) de soleil.



Mardi, exploration de Glen Nevis & seconde épreuve: traverser la froide rivière Nevis perchés en équilibre précaire sur une slackline glissante. Vus notre manque d’expertise en la matière, 2 câbles supplémentaires étaient à disposition pour les mains, histoire de ne pas être encore plus mouillés que ce qui tombait déjà du ciel.

Douche aux pieds de l’impressionnante Cascade de Steall, puis balade bucolique remontant la vallée sauvage de Glen Nevis aux contreforts du fameux Ben Nevis, abondamment visité lors de précédentes escapades dans la région. Comme on n’était pas assez mouillés, une trempette réfrigérante dans le Loch Linnhe s’imposait.



Mercredi, l’épreuve du jour consistait à une transformation de la tête aux pieds en scaphandre, pour aller faire sa révérence (bien bas la révérence, jusque par terre…) à Ali au sommet de Buachaille Etive Mor. Un peu fâché tout de même… Ali, il tenta sans vergogne de faire s'envoler les importuns qui osaient braver la tempête Ali ,malgré les recommandations de rester sagement chez soi. Epreuve de la machine à laver réussie!

Le soir, Lucie recevant la visite de son boss en Nouvelle-Zélande, toute l’équipe prit un cours accéléré de savoir-vivre pour tenter d’être à la hauteur de l’évènement.



Jeudi, le robinet du ciel devait se tarir un tantinet, et c’est trépignant d’impatience que la Communauté de l’Anneau (de corde…) prit la route à l’aube pour l’Île d’Iona. Dédale de Lochs sauvages et de pâturages infinis, baignés d’une belle lumière automnale, splendide!

Ces dames suivirent le fier Aragorn et Gollum (qui est qui? A vous de deviner…), à l’assaut de Tolkien Crag, dégainant leurs friends & coinceurs à la moindre aspérité des Orcs, oups des rocs. Mer chargée d’embruns qui vient s’échouer sur les pieds velus, rocher de rêve battu par les vents (sûrement l’oeuvre de Saruman…), superbe!

Les troupes de Middle Earth (où est-ce des Nains?) partirent vaillamment à la conquête du Hairy Toes (severe), Shire (Very Difficult), Bilbo & friends (Severe), Cracks of Mordor (Very Severe)  et même osèrent se lancer dans la voie de Smaugg (Hard Very Severe).

Dépaysement et impression de bout du monde garantis: la prochaine côte… c’est l’Amérique…



Vendredi, météo mauvaise en montagne (ça c’est encore un coup de Sauron…), John décide de se replier sur la Comté (mouillée…), Lochgilphead, et la falaise de ses premiers émois verticaux, Creag nam Fitheach.

Farouche la falaise, pas facile d’aller la taquiner, il faut affronter la végétation qui a repris ses droits et elle est, comment dire..., bien imbibée d’un élément liquide qui tombe du ciel et qui fait la joie des lichens et des mousses. Qu’à cela ne tienne! John mène sa troupe en grosses chaussures dans Moby Dick (Very Difficult, Very, Very Difficult avec l’humidité ambiante) pour nous offrir  un coup d’oeil sans égal sur le beau loch adjacent baigné d’une lumière irréelle.



Samedi, nous lâchons notre cozy cottage pour reprendre la route vers le sud. Arrêt à Dumbarton Rock, fameuse falaise & zone de bloc, à 2 pas de Glasgow. Les prises sont fuyantes; les Suisses leur préfèrent le charmant accueil des parents de John à Milgavie & un concours de rame emmenés par la partie masculine du groupe sur le lac adjacent leur jardin. Paisible!




Immersion à Glasgow by night on Saturday evening, pour soigner nos gosiers desséchés par l’air ambiant tout en faisant une étude comparée des tours de taille et des goûts vestimentaires des indigènes. Fascinant!

Après cette extrêmement rude épreuve, une remise en forme s’imposait au restaurant indien le Charcoal: quel délice!

Gueuleton suivi, pour digérer, de quelques pintes supplémentaires de bière, accompagnées d’un cours accéléré de Glaswegian (dialecte local: costaud!) et c’est avec soulagement que nous avons rejoint notre hôtel pour quelques petites heures.



Dimanche, Joëlle partait le coeur vaillant et le sac à dos lourdement chargé pour 5 jours de marche le long du West Highland Way et les 3 autres rentrèrent au bercail, heureux de cette belle escapade où la bonne humeur et les rires régnèrent sans partage.



Merci à Joëlle et Olivier pour leur compagnie et le soleil intense dont ils ont bercé cette belle aventure. Un immense merci à John qui nous a tous dorlotés de A à Z et de la tête aux pieds, comme une brebis écossaise et ses agneaux, durant tout notre séjour.
Juste: trop top!



Lucie


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Randonnée en Albanie I

  

Mercredi 19 septembre 2018           Genève-Tirana-Shköder

C’est par un départ très matinal que nous rejoignons l’aéroport de Genève pour prendre le vol de Tirana, via Vienne. A l’arrivée, la chaleur qui règne nous surprend. André et Marianne nous attendent et, à bord d’un minibus, nous partons pour Shköder. Après l’installation dans un hôtel au charme certain, nous partons flâner dans les vieilles ruelles de cette ville universitaire, buvons notre premier raki et découvrons que les églises et les mosquées se côtoient calmement. C’est l’heure où les gens sortent, se promènent et prennent le temps de s’arrêter dans les cafés. Le souper dans la cour de l’hôtel se passe dans la nuit douce de Shköder.

Catherine



Jeudi 20 septembre 2018        De Schkodër à Valbona

Lever aux aurores, petit déjeuner en vitesse, et déjà nous partons en bus pour les montagnes, à travers lacs et pinèdes sur une route parfois un peu chaotique. A l'issue d'un tunnel, à Koman, nous débouchons, sans transition, sur la petite place, bien encombrée, d'embarquement pour les ferrys.  Nous traversons ensuite, dans sa longueur (26 km, 2h) le grand lac de barrage aux airs de fjords. Depuis le toit du bateau, sous un soleil radieux, nous admirons les hautes montagnes escarpées et découvrons de-ci de-là des petits villages isolés. Les habitants vaquent à leurs occupations, souvent accompagnés de leurs enfants et de leurs ânes bâtés.

Nous débarquons à Fier, où un autre bus nous emmène jusqu'à notre guesthouse de Valbona, jolie maison traditionnelle en pierre et en bois, dans un environnement vert et fleuri.

Marielle et Geneviève



Vendredi 21 septembre 2018       Valbona-Abrahimit-Valbona

Après un petit déjeuner copieux et chargés de notre pique-nique, nous prenons le flanc nord de la vallée par un chemin forestier. Dans la montée André est surpris par le souffle et l’ondoiement d'une vipère à cornes. Chaque participant peut l'admirer et la photographier. Nous arrivons à la bergerie Abrahimit où une famille nous accueille chaleureusement. Leurs conditions de vie sont rudimentaires. Après nous être désaltérés nous continuons jusqu'au col, Pyramide 18, à la frontière du Montenegro. Vue magnifique sur les montagnes cathédrales de ce pays. Le pique-nique est le bienvenu avant la descente de 1000 m jusqu'à notre gîte Kol Gjoni à Valbona. Un arrêt à Kukaj nous permet de boire une bière et reposer nos jambes. En résumé 6 h. de marche dans la bonne humeur tout en mouillant notre maillot.

Madeleine et Francis





Samedi 22 septembre 2018      Valbona-Col de Valbona-Thethi

Nous quittons la belle et sympathique auberge de Kol Gjoni à 8h15 pour le col de Valbona et Thethi. Une montée de 975 m suivie d'une descente de 1160 m nous attendent pour une distance de 15 km. Le passage d'une vallée à l'autre ne peut se faire qu'à pied ou à cheval ! A nous la marche et aux quatre chevaux la charge de nos gros sacs. Dans le lit asséché de la rivière Valbona, nous remontons la vallée en direction de l'ouest jusqu'à Rogam. Le chemin, bordé de pins et de hêtres, se fait de plus en plus pentu et poussiéreux. Nos chaussures prennent toutes la même couleur de terre brune taupe. Nous transpirons à grosses gouttes. En atteignant la buvette de Simoni, nous retrouvons les chevaux et les trois muletiers, le père et les deux fils. Pendant la pause, nous dégustons un café albanais ou un soda rafraîchi dans la fontaine d'eau de source. La paire de lunettes d'un participant se trouve malencontreusement projetée entre la terrasse et une baraque en tôle ! A la lumière d'une lampe de poche, elle est heureusement retrouvée. Nous atteignons le col à 12h30, pique-niquons en hauteur (1805 m) et entamons la descente sur Thethi. Un arrêt à la merveilleuse buvette de Krojna s'impose. Krojna, sa musique orientalisante, sa terrasse couverte de bardeaux de bois, sa vue plongeante dans la vallée et ses "tualet" de luxe, a tout pour séduire. Au nord, nous apercevons le massif des Prokletije et le mont Arapit (2217 m et une face de 800 m). Après avoir croisé les muletiers qui remontent courageusement au col pour rentrer chez eux à Valbona, nous achevons la descente et allons nous installer au "guest house" chez Pashko. Souper traditionnel sous un grand abri de jardin et nous habillés en doudoune.

Marie-Claude et Adrien



                                

Dimanche 23 septembre 2018               Thethi

Le jour se lève sur Thethi, un ensemble de villages et hameaux situés dans la vallée éponyme traversée par un important cours d'eau et entourée de sommets calcaires majestueux, dont le fameux Arapit. C'est dimanche, jour de repos. Grasse matinée jusqu'au petit-déj. à 8h30 puis départ à la découverte de cette vallée. La tour dite du Kanun a 400 ans d'âge et rappelle le temps où elle servait de prison volontaire aux victimes désignées de la vendetta, réfugiés là en attendant qu'un conseil de juges trouve un éventuel arrangement entre familles. La rando du jour est une agréable balade qui nous fait découvrir les curiosités pittoresques de ce massif calcaire. La même géologie reproduisant les mêmes structures, on découvre une gorge profonde style Areuse et une cascade à la Môtiers. Ici, l'eau se jette dans un lac glacial où, malgré les ambitions, aucun des participants n'aura l'audace de se tremper. Le retour passe par un kafe tranquille où les boissons fraîches et la pelouse ombragée nous requinquent de cette virée exposée à un soleil ardent. C'était dimanche, bon pour la tête, bon pour les yeux, tranquille pour les jambes.

Heinz



Lundi 24 septembre 2018    Région de Théthi

Après un repos dominical bien apprécié par nos mollets, nous voilà frais et enthousiastes pour profiter de ce 6ème jour. Le ciel est nuageux et la pluie annoncée pour cet après-midi.

Pas de petit bistro sur notre chemin,  nous avertit André. Prenez votre boisson en conséquence !

Par un chemin raide et peu fréquenté, nous arrivons en 2h30 sur un adorable alpage. Un petit coin de paradis avec, en son milieu, une cabane en rondins.

Marianne et André sont cachottiers ! Ils nous ont réservé une magnifique surprise. Le couple de bergers, Dede et Leonora et les parents de cette dernière nous accueillent à bras ouverts. Des bancs faits de rondins et de planches sont dressés autour d’une table. On nous apporte fromages de chèvre, de brebis, du caillé et des oignons cueillis à l’instant dans un grand jardin potager. Le tout accompagné, bien sûr, de raki et de café. Un moment magnifique !

La descente se fait par un chemin bien caillouteux.

Dans le haut de Thethi, nous nous arrêtons chez une villageoise qui nous sert thé, raki, bières et sort d’un grand sac une multitude de châles, chaussettes, jaquettes qu’elle a tricotés. André craque pour un bonnet.

Peu de temps après notre arrivée au gîte, le vent se lève et la pluie se met à tomber. La première depuis 2 mois !

Josiane



Mardi 25 septembre 2018 Thethi - Nderlysaj - Oeil Bleu - Thethi

Le soleil est levé avant moi, illuminant le massif du Radohimes (2468 m)  à l'ouest de la vallée de Shala. 

Le vent furieux qui ne s'est pas couché de la nuit a bousculé les chaises et les tables du jardin. Et ça continue: les bourrasques glaciales descendent plein nord, fouettant les érables, s'engouffrant dans la bicoque par les plus petits interstices. Faudra que je dise à Pashko, le propriétaire de la guesthouse, de colmater les jours autour des fenêtres, de crépir ses pignons et, si c'est possible encore, d'isoler le toit. Il n'a qu'à demander à Dede pour de la laine de mouton...

Ici, dans la vallée de Thethi, c'est encore la précarité. La survie exige qu'on pare au plus pressé. L'argent doit rentrer. Il y a des enfants à éduquer, des emprunts à rembourser. Pashko, qui presque tous les jours fait le trajet Thethi-Shkodër-Thethi (5h00) a la mine défaite. Vera, son épouse, fait face. Matin, midi, soir, elle soigne ses hôtes au mieux.  Ce matin, je la devine dans la cuisine, en train de frire les beignets tandis que plus loin, vers l'église de Thethi, un voisin juché sur une échelle de rondins de bois, bricole les isolateurs d'un poteau électrique, sorte de perchoir étique qui penche du côté où l'échelle appuie. Quelques étincelles jaillissent en même temps que les lampes de la guesthouse s'éteignent et se rallument. Le type descend, court, saisit une perche reliée à un fil et grimpe sur un tas de sable pour accrocher son fil. Et voilà ! Il rentre chez lui en se frottant les mains. Et moi j'imagine que Vera va encore nous annoncer qu'il n'y aura pas d'expresso ce matin à cause d'une baisse de tension sur le réseau. Même si sa machine antédiluvienne doit pomper quantité de jus, son expresso est excellent. Mais on n'en aura eu qu'une seule fois, crève-coeur inexprimable car le succédané de café turc qu'elle nous bricole depuis lors est à peine buvable. 

Vers 7h 15, glacé, je rentre dans la salle de séjour transformée pour cause de frimas en salle à manger. De grosses bûches de hêtre brûlent dans l'âtre. La table est mise. Catherine arrive, doudoune et bandeau sur les oreilles, grand sourire en brandissant victorieusement une bouteille SIGG: Quelle nuit, mes amis ! Bin moi, j'ai fait ma bouillote !...  fait-elle heureuse d'avoir échappé à quelque gelure, à l'envol du toit, à la chute du ciel, à la fin du monde. 

Les filles – la fille de Vera et sa cousine, des adolescentes plutôt farouches – viennent dresser la table: pain frais, beurre, oeufs durs, confiture de figues, miel, beignets, fromage. De l'eau et du thé d'origan que les Albanais nomment tsai i mallit – thé des montagnes. Je note que ce matin, le nombre d'amateurs de café a diminué de moitié. L'itinéraire annoncé passera à côté d'au moins trois de ces cafés-bars de planches et de perches qui essaiment le long des chemins. Et là, il y a fort à parier que le turk kafe sera meilleur. Heinz ne dit rien ce matin: fait unique, il a mis des manches longues à son pantalon et assume en un silence résigné l'effet du manque de caféine. Aurait-il emporté des bâtons de marche? Non! Il n'est pas déstabilisé à ce point. Donc tout va bien. Le soleil tire son grand rideau doré sur le flanc opposé de la vallée. Il est 8h30 et la colonne embraye sa descente vers Nderlysaj, un hameau à la confluence de la vallée de Shala et la vallée du Përroi i Zi (Torrent Noir).

Marielle a ce matin bon pied bon oeil, ressuscitée des affres d'une courte grippe qui l'a tenue au lit avant-hier. Elle suit Geneviève et Geneviève est juste derrière moi. Elles savent que pour ralentir mon rythme, il faut me faire parler. Et elles ne s'en privent pas. Tant et si bien que je manque la bifurcation principale pour descendre dans le canyon de Grunas. Mais c'est sans conséquence car je reconnais le hameau en contrebas et un autre chemin vicinal y conduit à travers d'anciennes pâtures en terrasses et de vieux vergers. Trois maisons de pierre, des clôtures de bois, quatre ou cinq échelons qui les franchissent, un portail de bois surmonté d'une belle croix. Personne. Pas un seul animal non plus. Qui pourrait survivre dans un endroit si isolé, sans électricité, sans route ? 

Le soleil atteint maintenant le milieu de la vallée mais le beau sentier qui descend sur la rive  gauche des gorges de Grunas est encore dans l'ombre bleue du matin. Il se tortille, descend vers le torrent par virages, traverse les lits  perpendiculaires entre des grosses roches blanches comme des os. Si n'était ce le vent du nord, la pureté de l'eau dans les vasques inviterait à la baignade mais personne ne s'y risque. Même Josiane déclare ne pas avoir emporté son maillot de bain.   

Au loin, vers la confluence des vallées, le lit crayeux du torrent s'étale en une immense traîne de mariée. Les couleurs des forêts font à la belle une parure d'émeraude et d'or et les feuilles incandescentes des cotinus mettent les franges de sa robe en feu. 

Tout à l'horizon, dans l'échancrure de la vallée, le dessin des nuages  évoque une mer. Et pour un instant, on se retrouve en Grèce, sans savoir encore qu'un typhon déchire en ce moment même les côtes du Péloponnèse. 

Nderlysaj, une vingtaine de maisons éparpillées dans les vergers, des cochons en liberté, un petit moulin alimenté par un énorme tuyau de conduite forcé. Le village se traverse par les petits chemins, en passant d'une échelle à l'autre, d'un champ à l'autre. Enfin, on atteint le lit à sec de la rivière. Un mince pont de plusieurs ponceaux permet d'atteindre le café-bar en face, et c'est comme un défi de passer en équilibre là-dessus alors qu'on peut passer à pied-sec. La pause se mérite. On s'installe au soleil, avec nos boîtes de Lemon Soda et nos cafés, bien heureux de ne pas être abreuvé de cette exécrable musique électronique dont l'Albanie se gave. 

Reste les 45 min de montée vers L'Oeil Bleu, une jolie vasque ronde née d'une résurgence. Les autochtones y ont construit quelques cafés-bars-restaurants reliés par des échelles et des ponts. Il y a même une plate-forme installée au milieu du torrent mais l'ombre est si fraîche que chacun se met au soleil pour dévorer son pique-nique. Emportées par le courant les feuilles mortes des hêtres font une ronde dans le bleu de la vasque. Vers 13h, on redescend par le sentier vers Nderlysaj. Le cafetier est si content de nous revoir qu'il me paie ma canette de Bravo Pomme Verte. Je ne luis dis pas que c'est la musique du concurrent qui nous contraint à venir nous désaltérer chez lui. J'accompagne Francis, Claude et Heinz qui ont décidé de retourner à pied à Thethi et l'on abandonne le reste du groupe dans l'attente anxieuse d'un minibus qui aurait dû arriver depuis longtemps. Dans ces vallées perdues, le temps ne compte pas. On a peine à croire que demain, on sera à Tirana. 

André Girard





Mercredi 26 septembre 2018          Thethi-Tirana

Après une nuit ventée qui a fait tomber une partie du grand arbre à côté de l’église de Tethi, nous embarquons dans le minibus vers 8 heures : piste caillouteuse et étroite qui nous mène à un petit col d’où on a une belle vue sur le versant est de la vallée de Thethi. La descente, direction le lac « Skadarsko Jezero », se fait sur une bonne route goudronnée à travers un magnifique vallon. Nous retrouvons la civilisation sur le grand axe pour Shköder et Tirana. Arrivée à la capitale (env. 850'000 habitants) vers 13 heures. Circulation dense, piétons et cyclistes partout, magasins et shops sans fin…sacré changement par rapport aux rochers et forêts des derniers jours !

Après avoir pris les chambres d’un très bon hôtel, nous partons à la découverte de Tirana à pied. La pyramide (ancien mausolée du dictateur Hoxha jusqu’en 1991), la grande place Skanderberg avec son monument, une petite exposition pour la promotion de la Turquie, une librairie et le BunkArt (galeries souterraines) où on est confronté à l’isolement dans laquelle le peuple albanais a été soumis… oppressant! Un passage au marché couvert, un arrêt devant un stand de glace et le retour à l’hôtel à travers une rue piétonne bordée de café-restaurants sympas, terminent ce tour intéressant. L’avant-dernier jour du voyage s’achève avec un souper délicieux chez l’Italien… sans saucisses, fromage de brebis et pommes de terre 😉, mais avec antipasti à choix, pâtes et viande ou poisson.

Hanspeter



Jeudi 27 septembre 2018              Tirana-Genève

Dernier matin en Albanie, tout le monde se retrouve pour le petit-déjeuner et c’est quartier libre jusqu’à midi. Chacun part se balader seul ou en groupe, retrouver les endroits visités hier ou en découvrir de nouveau. Nous avons vite appris à nous orienter et à apprivoiser le centre ville grâce au canal qui la traverse et qui est un point de repère pratique. Tirana, une ville étonnante, très jeune, avec une vieille ville aux ruelles désuètes, au marché plein de couleurs et aux immeubles modernes qui ne doivent rien à d’autres capitales.

A midi, le minibus nous mène à l’aéroport et, sur le chemin, nous disons au revoir à nos guides, André et Marianne, qui eux, partent retrouver leur bus camper resté près de Shköder.

Et c’est un retour sans histoire jusqu’à Genève, via Vienne où il a tout de même fallu courir dans les couloirs pour attraper notre vol pour la Suisse. Mais ouf, tout le monde était à bord!

Il y a toujours un peu de mélancolie à la fin d’un voyage et les conversations étaient moins animées dans le train du retour! L’Albanie restera un magnifique souvenir pour tout le monde.

Catherine





 


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La patta depuis la Valsainte

C’est en voiture que nous partons durant les merveilleuses journées chaudes de septembre humer l’air embaumé de la région de Gruyère ; Besoin de s’imprégner des derniers parfums délicats de la flore endémique, que l’on retrouvera avec ravissement dans les fromages d’alpages, ou nécessité de voir des espaces « beau vert » ? Certainement un peu des deux. Pour moi c’est une reprise des randonnées avec le mors aux dents après de longs mois de repos forcé. Le terrain est approprié, peu de dénivelé (autour de 700m) et 14.8km de marche, de quoi se défouler avec douceur en prenant le temps d’admirer ce paysage préalpin assimilable à une succession de vagues émeraude.

Depuis la Chartreuse de la Valsainte installée dès le XIIIè siècle dans le Val de tous les saints nous commençons à monter progressivement vers la Patta (1616m) qui sera le point culminant de notre tour. Dédaignant la Pinte des Mossettes (restaurant gastronomique du Guide Michelin et du Gault & Millau) que nous croisons sur le chemin, nous opterons pour un pique-nique dans l’espace naturel du parc régional de la gruyère Pays d’En-haut. Mais avant cette perspective, le goudron laisse place à un sentier d’alpage qui nous mène au restaurant de l’Auta Chia où nous prenons une boisson et quelques amandes en barres délicieusement concoctées par Mary-Jeanne. Un rapide coup d’œil dans le panier d’un randonneur nous laisse deviner que l’endroit regorge de magnifiques bolets. Nous suivons la ligne de crête qui par moments traverse des espaces boisés frais au sol souple pour atteindre notre sommet si reconnaissable à son arbre solitaire. Nous rejoignons la Magnena, puis la Balisaz en tentant avec succès de percevoir un bout du lac noir. Nous passons devant Grattavache, lieu de notre casse-croûte, puis nos pas nous conduisent à la mignonne petite chapelle du pré des Esserts au toit recouvert de tavillons et qui ressort si nettement dans le paysage. Une pause s’impose dans ce lieu si propice à la rêverie. Le retour à la Valsainte se fait par le reposoir puis par un joli pont de bois qui enjambe un cours d’eau alimentant le Javro.



Les visages rayonnants des cinq randonneuses confirment une journée réussie et sereine entre sonnailles des troupeaux et cloches de la chartreuse.



Nathalie Veber



 


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Bruggligräte: Grimpe en grosse, longue voie facile

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Lac de Soi VS

Lac de Soi  - vendredi 21 septembre 2018

 



Pour atteindre ce petit lac au pied des Dents du Midi, il ne faut pas avoir peur de faire chauffer les mollets. C’est ce que nous avons fait de bon cœur vendredi dernier, fiers de mériter ce lieu enchanteur et les constructions de pierre originales qui le bordent.



Départ de la cascade de Fressenaye sur un sentier qui dés le début nous met au parfum : ici pas de demi-mesure, ça monte sec. Quelques lacets, le temps d’apprécier le bruit de la cascade, la fraicheur de septembre et les chapeaux de conte de fées des champignons et nous sortons de la forêt. Là, le spectacle est splendide : sous un ciel qui malheureusement se voile, le paysage est de toute beauté ! A commencer par les Dents du Midi imposantes et majestueuses.



Le temps de cueillir en chemin les dernières framboises, de faire quelques photos et nous voici dans la dernière grimpette le long du torrent. Puis c’est la récompense : le lac de Soi ou Soix. Nom qui viendrait du patois seya qui désigne une crête ­rocheuse en dents de scie.



C’est assis sur les gradins d’un théâtre antique que nous sortons pic nic…et vestes, c’est qu’il fait frais à 2246m. Le temps de contempler au loin Leysin puis le Léman, de discuter pigeonnier ou poulailler et surtout d’admirer l’œuvre de land art, commencée en 1989 et toujours en cours des deux frères, Pierre-Marie et Marcel Cherix, qui se sont improvisés murailler par amour pour ce site enneigé huit mois par année.



Puis il faut repartir, car c’est que les cheffes de course n’ont pas choisi la facilité pour la descente. C’est une belle et longue boucle qui nous attend pour rejoindre nos véhicules, arrivés à nos voitures juste avant le déluge, quel timing !



Nous voici rentrés avec de belles images dans les yeux et un peu de la sérénité de ce lieu magique au fond du cœur !



Rédigé par Valérie Richard